Bien
répartir son patrimoine, l'allocation d'actifs financiers
La
principale qualité
du rentier est sa faculté
à savoir répartir
son patrimoine,
en fonction des tendances actuelles et à venir, des marchés, de
l'économie mondiale et des politiques fiscales des différents pays.
Cela lui permet de tirer le maximum de revenus tirés de son capital. Le
principe de base
étant bien sûr de ne toucher qu'aux intérêts perçus de ce
dernier.
Pour cela, le rentier doit être capable d'intervenir sur tous les marchés
et éviter
de placer tout son patrimoine dans un même bien immobilier, établissement ou compagnie d'assurance.
Il doit
donc acquérir des connaissances
solides, sur le fonctionnement des politiques
monétaires, de l'économie de marché et savoir déchiffrer l'état de
santé des entreprises et des établissements de crédits dans
lesquels il investit ou place son argent. Vous pouvez utilisez les
notations publiées par des agences comme Fitch
Ratings
(voir dans les indices disponibles sur notre site).
Tout le monde connaît le principe de la diversification mais
peu de gens
l'appliquent réellement au quotidien. Certains mettront toutes leurs
économies dans un apport personnel associé à un emprunt immobilier,
d'autres sur un contrat d'assurance vie avantageux fiscalement,
d'autres dans des actifs physiques comme du mobilier ou de l'or...
- Voir l'article : Les stratégies de diversification
Un bon investisseur
doit absolument éviter cela.
Exemples
de mauvais investisseurs :
Investisseur
1
Vous
ne possèdez que des biens immobiliers mis en location, vos
revenus proviennent donc d'un seul marché. Imaginez que les loyers
soient gelés en période de crise ou qu'ils ne soient plus indexés sur
l'inflation ? Ou qu'en période de chômage élevé, les défauts de
paiement de vos locataires et par conséquent les cotisations de votre
assurance
GLI augmentent fortement ?
Investisseur
2
Tout
votre patrimoine est soigneusement placé sur un fond euros
d'assurance vie comme vous le conseillent si bien les conseillers
financiers ou assureurs pour son attrait fiscal en matière de
succession ou de simplicité en cas d'expatriation (pas de
biens immobiliers à surveiller à longue distance géographique). Que
feriez-vous en cas de gel des avoirs en période de faillites
des compagnies ou de bank run ? Ou si les rendements baissaient
brusquement suite à une baisse des taux longs (OAT tec 10), vous
obligeant ainsi à sortir de votre contrat avec une
fiscalité pas toujours optimale (rachats partiel ou total) ?
Investisseur
3
Vous
préférez le concret, vous avez donc investi tout votre
patrimoine sous forme de lingots d'or, pièces, argent liquide,
mobilier, objets de grandes valeurs, oeuvres d'art et de collection,
voitures anciennes... Etes-vous sûr d'avoir souscrit les
bonnes
assurances ? Ces dernières pourraient vous faire défaut en cas
de sinistres si vous avez été négligeant concernant les conditions de
garanties.
Investisseur
4
Vous
croyez dur comme fer que les placements à risques vous
permettront de décupler votre patrimoine, les rendements de
l'épargne ne compensant que la hausse de l'inflation et
l'immobilier locatif n'étant pas assez rémunérateur
par rapport à sa gestion parfois contraignante.
Vous
investissez donc sur le long terme sur des actions, des obligations
privées à haut rendement, des certificats ou autres produits dérivés
indexés
sur les indices économiques avec effet de levier.
C'est
une bonne idée en soi, mais vous oubliez le manque de
disponibilité de vos avoirs. Vos obligations à haut
rendement si elles sont en moins values ne pourront pas être
vendues avant l'échéance parfois de 10 à 12
ans (sans perte de capital), vos actions remonteront peut-être mais
dans un délai relativement
long et pas toujours au moment où vous aurez besoin des fonds, vos
certificats deviennent trop dangeureux par leur effet de
levier et vous hésitez à les vendre au risque d'une forte
perte.
Vous
avez donc dans ce cas beaucoup d'avoirs prometteurs sur du long
terme mais vous ne pourrez pas toujours disposer de votre
capital
sans risque de pertes.
Si vous ne
disposez pas de liquidités
disponibles à tout moment (que vous considérez généralement comme peu
rentables), vous
devrez vendre à perte ou prendre un crédit (choix non
souhaitable).
Règles d'une bonne répartition :
1-
Protéger
son capital/rentes fixes (Nous
appelons cela le "filet de sécurité du
rentier") :
Mettez environ 50 à 60% de votre capital sur des
placements peu volatiles comme l'épargne, l'assurance vie (fond
euros) et l'immobilier, afin d'avoir plusieurs filets de sécurité. Il
ne faut jamais oublier que le capital est l'outil de base d'un rentier,
car sans capital il y a plus de rentes.
Epargne
:
Le
rentier doit avant tout remplir au plafond tous ses livrets
d'épargne, une fois le plafond atteint, on peut s'intéresser aux autres
placements. En principe, l'épargne souffre de l'inflation, car
la valeur de la monnaie se dévalue, mais l'Etat fait en sorte
de compenser cette perte de valeur du moins en partie en montant les
taux de
rendement des livrets d'épargne, donc pas d'inquiétude.
Vous pouvez laisser vos liquidités sur des placements d'épargne même en
période d'inflation (à la condition que l'inflation ne soit pas trop
élevée, voir : Taux
réel).
Assurance
vie fond euros :
Nous
précisons bien qu'il s'agit du fond euros et non des unités
de compte. Nous expliquerons plus tard leur utilité.
Les
fond en euros des contrats d'assurance vie sont en majorité
investis par les établissements financiers en obligations
d'état (OAT) dont l'indice de référence est
l'OAT tec 10 :
OAT
tec 10
Le
rendement des OAT diminuant d'années en années, les
établissements investissent une partie de ses fonds euros en
actions ou immobilier afin d'élever les taux de rendement.
Sans parler de la fiscalité avantageuse de l'assurance
vie, ce placement reste assez sûr (taux minimum garanti par le
contrat) et le capital et les intérêts sont définitivement
acquis, c'est ce que l'on appelle
l'effet cliquet.
Ses avantages seront précisés par la suite,
inégalables pour en tirer des revenus fixes et réguliers peu
fiscalisés,
ce qui est indispensable pour un objectif de rentes.
Immobilier
:
L'immobilier
locatif reste un outil important pour le rentier, son rendement reste
l'un des plus forts parmi les placements "sécurisés" (aucun
placement n'est réellement sans risques), mais il ne faut
surtout pas oublier une chose concernant l'immobilier.
Cas
d'une location dite normale (sans dispositif fiscal particulier)
:
Même si le rendement est à priori plus
important que celui d'une assurance vie pour en tirer des revenus
fixes, sa
fiscalité est plus lourde, les imprévus sont fréquents et ce placement
comporte plus de charges (travaux,
taxe foncière, assurance garantie loyers, frais de gestion...).
Les
charges dues pour une location diminuent la rentabilité et la location
peut avoir un rendement proche
de celui d'un fond euros d'assurance vie voir être déficitaire (charges
et travaux plus élevés que le loyer).
- Rendement brut locatif : environ 5% en moyenne dans les années 2000 à
2010.
- Rendement net locatif : environ 4% en
moyenne dans les années 2000 à 2010.
- Rendement net d'un fond euros d'assurance vie : environ 4% en moyenne
actuellement.
La
rente immobilière est donc intéressante bien sûr,
mais vous ne devez pas considérer qu'elle est automatiquement
plus élevée qu'une autre rente.
Cela va dépendre
en grande partie de votre fiscalité ! Si vous êtes déjà
fortement imposé par d'autres revenus (retraite, salaires...),
l'immobilier dans un dispositif normal ne sera pas avantageux, la
rente immobilière alourdira automatiquement votre revenu
fiscal de référence. Mieux vaudra opter pour
l'assurance vie où les intérêts peuvent être capitalisés donc non
déclarables à l'impôt sur le revenu.
Voir : Fiscalité
immobilière.
A vous de faire vos
calculs et d'établir un budget prévisionnel
(travaux futurs à prévoir, taxes, loyer escompté,
fiscalité...).
2-
Dynamiser son patrimoine/rentes variables :
Après
avoir vu comment se constituer un filet de sécurité sur
des placements "sécurisés", il est très important de
placer une partie de son capital dans des placements plus dynamiques.
En effet,
ces derniers vous permettront d'augmenter votre capital, car certes à
risques plus élevés que l'Epargne, les fonds euros ou
immobilier, leurs rendements possibles seront plus attractifs
(fourchette entre 10-50% par an). Vous ne devez surtout pas vous
satisfaire du filet de sécurité dont nous parlons plus
haut.
Comme son nom l'indique, il ne s'agit que d'une protection
du capital et de s'assurer des rentes fixes.
Après avoir l'assurance de revenus fixes indispensables pour
subvenir aux charges courantes, le rentier doit aussi voir plus
loin et penser à augmenter son capital et donc son pouvoir d'achat.
Pour cela en
fonction de vos connaissances financières, vous avez le choix
entre les OPCVM (gestion d'actifs déléguée par
mandat) ou investir directement sur les marchés financiers.
OPCVM
:
Les
OPCVM sont séparées en deux grandes familles, les FCP et les SICAV,
mais nous ne développerons pas car leur différence
est uniquement juridique, donc aucune importance pour notre
sujet.
Les OPCVM permettent d'intervenir sur tous les marchés
financiers :
Ils peuvent être souscrits sur un compte
titre, un PEA, ou une assurance vie multisupports à travers des unités
de
compte.
Les différents marchés :
Le marché monétaire :
-
Risque
: très
faible à faible.
-
Rendement
: indexé
sur l'EURIBOR ou EONIA, taux interbancaires.
- Consulter les cours : Taux
monétaires
-
Tendance
: à
privilégier en période de déflation ou
d'augmentation du taux directeur. En effet, la déflation
augmente la valeur de la monnaie et la hausse du taux directeur (taux à
court terme) compense la perte de valeur de la monnaie en période
d'inflation et
donc augmente les indices EONIA et EURIBOR
Le marché obligataire
:
Risque
: Moyen (risque de taux pour le marché secondaire et de
défaut d'émetteur pour le marché primaire).
Rendement
:
indexé sur l'OATtec10 pour les obligations d'état. Les obligations
privées offrent un rendement en fonction de leur note par les agences
de
notations.
Le
marché action
:
Risque
:
élevé à très élevé.
Rendement
: entre
10 et 200%/an en moyenne.
Tendance
: à
privilégier en période d'inflation et de croissance ou de baisse du
taux
directeur, en effet les placements monétaires (baisse du taux
directeur) et obligataires (inflation ou remontée des taux longs)
seront moins attractifs, les investisseurs placeront donc leur
liquidités sur des marchés à rendement plus
élevés comme les actions.
Actions
en direct :
Intéressantes si vous gérez vous-même, mais cela demande un peu plus
de connaissances et de temps que les OPCVM.
Vous passez seul vos ordres,
le plus économique étant de passer ses ordres par internet. Les frais
de
courtage sont beaucoup plus faibles que par une agence ou par plate-forme téléphonique.
- Voir notre article : Ordres
de bourse