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Optimiser sa capacité d'autofinancement ménagère (CAF)


Rappel : la capacité d'autofinancement est la différence entre les encaissements potentiels et les décaissements potentiels, autrement dit le moyen de créer un surplus potentiel de trésorerie par des bénéfices potentiels.

Votre CAF ménagère n'est rien d'autre qu'un compte de résultat prévisionnel avec comme charges, vos charges ménagères et comme produits, vos revenus. On pourrait considérer deux types de CAF. Une CAF primaire ne prenant en compte que la différence entre les revenus réalisés (taxables) et les charges fixes (ménagères) et une CAF secondaire intégrant également les revenus non réalisés (non taxable, à taxation différée ou dégressive). Nous allons voir comment développer au maximum cette CAF secondaire.

1- Faire tendre ses charges fixes ménagères (CF) vers 0 :

Plus vos charges fixes (dans le sens incompressibles) seront faibles, plus il vous sera facile d'obtenir une capacité d'autofinancement positive (encaissements potentiels - décaissements potentiels) quelque soit le niveau de vos encaissements (revenus) et ce même si ils sont faibles. Cela vous permettra également de faire face plus facilement au paiement de vos charges (décaissements) en cas de baisse ou de perte de vos encaissements (revenus).

- Exemples de CF ménagères : frais de logement, d'alimentation, de transports...

- Voir nos articles :

- Economie de budget et lieu d'habitation
- Gérer le taux de remplacement de vos biens durables et semi-durables

2- Faire tendre ses revenus réalisés (taxables) (RR) vers ses (CF) et/ou besoins de solvabilité (BS) :

Les revenus que vous déclarez à l'administration fiscale doivent être suffisants pour justifier votre train de vie et suffisants pour acquérir vos besoins de solvabilité (solvabilité locative, accès au crédit...). Mais ils doivent être aussi le plus faible possible car leur taxation diminue votre CAF ménagère. En effet, les produits bruts (salaires bruts et bénéfices bruts d'impôts) sont amputés pas l'imposition sur le revenus.

Il vous faut donc déterminer le niveau de revenus réalisés nécessaire et suffisant pour justifier votre train de vie et acquérir vos besoins de solvabilité sans toutefois le dépasser.

Etant donné que vous avez pris le soin au préalable d'avoir des charges fixes ménagères faibles, vos revenus à réaliser pourront être faibles (train de vie faible, besoins de solvabilité faible). Vous aurez donc une taxation sur vos revenus réalisés (IR) faible (TMI et taux moyen d'imposition faibles), une taxation locale (impôts locaux) faible car elle est indexée sur le niveau des revenus réalisés et/ou la valeur cadastrale des biens.

Autre avantage : vous pourrez diminuer les bénéfices (BIC, BNC, fonciers...) en réinvestissant directement dans l'exploitation.

- Exemples de RR : salaires, pensions de retraite, bénéfices (BNC, BIC, fonciers...), revenus de capitaux mobiliers taxables (fonds de distribution, coupons d'obligations, dividendes, intérêts d'épargne non réglementée...),  +/values réalisées...

3- Faire tendre ses revenus non réalisés (non taxables, à taxation différée ou dégressive) (RNR) vers l'infini :

Ces revenus non réalisés vous permettent d'augmenter considérablement votre CAF avec une taxation nulle ou quasi-nulle (T).

- Exemples de RNR : revenus encaissés dans des enveloppes fiscales (PEA, assurance vie...), bénéfices réinvestis, intérêts capitalisés (fonds de capitalisation), +/values latentes...

Votre CAF secondaire ressemblera donc à :

CAFsec. = Encaissements potentiels - Décaissements potentiels = Revenus réalisés potentiels - Taxation potentielle sur les revenus réalisés potentiels + Revenus non réalisés potentiels - Charges fixes potentielles (RRpot-Tpot+RNRpot-CFpot) avec :

- CFpot faibles qui tendent vers 0.
- RRpot faibles qui tendent vers CFpot et/ou BSpot et donc vers 0 et/ou BSpot.
- Tpot faible qui tend vers 0 car dépend de RRpot qui tendent vers CFpot et donc vers 0.
- RNRpot élevés qui tendent vers l'infini.
- CAFpot élevée qui tend vers l'infini (0-0+l'infini-0).

- Voir notre article : Maximiser vos revenus non réalisés et vous deviendrez riche

Exemple :

Cas
  :

Budget annuel prévisionnel :

- Célibataire (1 part au quotient familial)
- Charges fixes de €10, 000/an.
- Salaires nets à payer de €20, 000/an. (contrat CDI)
- Capitaux mobiliers taxables de €2000/an.
- +/value latente immobilière de €30, 000/an.
- Revenus dans le cadre d'un PEA de €5000/an.

* La personne aura donc une CAF (potentielle) positive dès que ses revenus nets de taxes dépasseront €10, 000 sur l'année (hors charges compressibles) et devra faire face quelque soit le niveau de ses revenus à €10, 000 de charges incompressibles.

* Ses revenus réalisés sont ses salaires (€20, 000) et ses capitaux mobiliers taxables (€2000), soit un total de €22, 000. Elle peut donc justifier son train de vie car ses revenus réalisés de €22, 000 couvrent largement ses charges fixes de €10, 000 (RR>CF).

* Concernant sa solvabilité locative, les revenus pris en compte seraient ses revenus réalisés et stables dans le temps, à savoir ses salaires en CDI (22, 000-2000). Elle peut donc acquérir une solvabilité locative de €550 de loyer mensuel (20, 000*33%/12).

* La personne est soumise à une taxation sur les revenus au taux marginal d'imposition (TMI) de 14% (Quotient familial = (20, 000*90%+2000)/1 = 20, 000). Soit un impôt après application du barème progressif de €1461 (taux moyen d'imposition de 7,31%).

* Ses revenus non réalisés sont la +/value latente immobilière (€30, 000) et les revenus du PEA (€5000), soit un total de €35, 000.

* La personne a une CAF secondaire de 22, 000 - 1461 + 35, 000 - 10, 000 = 45, 539.

Conclusion :

Cette personne a des charges faibles et donc peut y faire face même en cas de baisse ou de perte de ses revenus.

Elle peut développer une CAF positive assez facilement si elle "encaisse" des revenus réalisés ou des revenus non réalisés supérieurs à €10 , 000 sur l'année, ce qui relativement aisé.

Elle dispose de revenus réalisés suffisants pour justifier son train de vie basé principalement sur ses charges fixes (€22, 000 > €10, 000).

Elle peut acquérir une solvabilité satisfaisante grâce à ses salaires (€550 loyer/mois).

Elle est faiblement imposée (TMI de 14% et taux moyen d'imposition de 7,31%).
Si l'on intègre ses revenus non réalisés et que l'on prend les revenus réalisés avant l'abattement de 90% sur les salaires, soit 22, 000 et non 20, 000, on obtient ainsi un taux moyen d'imposition de 2,56% au lieu de 7,31% (1461/57, 000).

Elle dispose d'une CAF secondaire net de taxes de €45, 539 (35, 000+22, 000-1461-10, 000) et une CAF primaire net de taxes de €10, 539 (22, 000-1461-10, 000).


Nous voyons donc que si les charges fixes étaient plus élevées, cette personne aurait beaucoup plus de mal à développer une CAF positive, que cette dernière deviendrait rapidement négative en cas de baisse ou de perte de revenus.

Nous voyons également que pour avoir une CAF identique (€45, 539) avec des charges fixes plus élevées, il lui faudrait augmenter considérablement ses revenus réalisés pour justifier son train de vie et acquérir une solvabilité. Par conséquent, sa taxation augmenterait d'autant et viendrait diminuer sa CAF.