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Vendez vos actions et vos créances bancaires de faible séniorité !
(2011)

Il faut rappeler que lorsqu'une société fait faillite, les capitaux propres détenus par les actionnaires servent à rembourser les créanciers selon leur rang de créance (séniorité). Et dans le cas où les capitaux propres ne suffisent pas à indemniser l'ensemble des créanciers, ceux ayant les derniers rangs de créance subissent en premier les pertes. Ainsi, les actionnaires et les différents créanciers supportent le niveau de risque correspondant à la rémunération qu'ils ont acceptée au moment d'investir. La logique de marché est bien respectée. Mais les banques n'étant pas des entreprises comme les autres, les Etats ne peuvent pas les laisser systématiquement faire faillite et laisser la procédure de liquidation se dérouler normalement. En effet, les établissements bancaires sont le noyau de l'économie et peuvent donc entrainer dans leur faillite de nombreux agents économiques.

C'est pourquoi jusqu'à présent les Etats avaient décidé, pour des raisons systémiques, de sauver intégralement les banques et par conséquent l'ensemble des actionnaires et des créanciers bancaires en répercutant le coût sur les contribuables. Ils bénéficient pour le moment d'un aléa moral.

Mais depuis le début de l'année, les régulateurs financiers et les Etats veulent éviter une trop forte répercution du coût des sauvetages bancaires sur les finances publiques et faire d'avantage contribuer les actionnaires et les créanciers en fonction de leur séniorité dans la logique classique de marché. En effet, les différents gouvernements considèrent qu'ils n'ont plus les moyens et que les investisseurs qui ont pris des risques doivent payer en cas de difficultés ou de liquidation d'un établissement bancaire.

On parle de plus en plus du mécanisme d'absorption des pertes ou de bail-in. En résumé, il s'agit de faire payer les créanciers soit par une conversion de dette en capital, soit par une réduction de dette ou bien par un effacement de dette.
Pour le moment, seules les dettes hybrides et les dettes junior
s (dette super-subordonnée, subordonnée, convertible...) considérées comme des dettes situées dans le bilan entre le capital et la dette classique (senior) sont concernées. Mais la dette senior n'est pas complètement à l'abri. Si les dettes hybrides et les dettes juniors ne suffisaient pas à resolvabiliser la banque, la dette senior pourrait être mise à contribution ! Certains pays ont d'ailleurs commençé à faire payer les créanciers seniors ainsi que les gros déposants (pour la partie dépassant les plafonds d'indemnisation des fonds de garantie des dépôts). On peut citer le cas des banques Amargerbanken, Fjordbank Mors, Danske Bank ou encore Anglo Irish Bank.

Où se situent vos titres ?


Conseil :

Jusqu'à présent, vos actions et vos créances bancaires ont été préservées indirectement par le sauvetage des banques par les Etats (principe de l'aléa moral). C'est en fait le contribuable qui a payé.

Mais les temps ont changé, les actionnaires et les créanciers des banques sont visés par les régulateurs financiers. Le contribuable ne pouvant pas indéfiniment payer, vos actions et vos créances bancaires sont en danger !

Nous vous conseillons de vendre vos titres bancaires les plus juniors (Actions et créances juniors) et de ne conserver que les titres les plus seniors. Vous pouvez replacer vos fonds sous forme de :

1- Dépôts (épargne réglementée et non réglementée) garantis par le FGD sous réserve du respect des conditions d'indemnisation (plafonds...).

2- Titres non bancaires (titres hors bilan des banques)..

3- Actifs physiques hors système bancaire (immobilier, or, espèce...).

- Voir notre article : Protéger son patrimoine d'une faillite bancaire.