Choisir entre placements intermédiés et placements désintermédiés ?
* Rappel : le financement
interne est un financement par auto-financement.
Le financement externe peut être
fait par emprunt bancaire, on
parle d'intermédiation financière ou de financement externe indirect.
C'est la banque qui supporte le risque de crédit et profite de la
rentabilité et
non les déposants qui eux sont rémunérés selon un taux d'intérêt et
dont les fonds
sont garantis par la banque et/ou par l'Etat. Il s'agit d'une intermédiation de bilan.
Le financement
externe peut être fait par émission de
titres (actions et
obligations), on parle de désintermédiation
financière ou de financement externe direct.
C'est le détenteur des titres qui supporte le risque et profite de la
rentabilité. La banque est uniquement intermédiaire en tant que
dépositaire (garde de titres). Il s'agit d'une intermédiation dépositaire.
L'intermédiation est donc un transfert du risque de l'épargnant sur
l'intermédiaire financier et la
désintermédiation est un transfert
du risque de l'intermédiaire financier sur l'épargnant.
1- Privilégier les placements
intermédiés en période de crise et de faible visibilité :
La
banque utilise en partie les dépôts pour accorder des crédits
(financement externe intermédié sans création monétaire) mais c'est
elle qui supporte le risque de crédit. En effet, la créance du déposant
sur la banque n'est pas directement liée à la créance de la banque sur
l'emprunteur d'un crédit bancaire. Ce
n'est donc pas parce que la
banque ne récupère pas ses créances auprès de ses emprunteurs ou fait
des pertes sur les marchés financiers qu'elle peut décider de ne plus
payer ses dettes envers les déposants.
Ainsi en cas de
non-remboursement des crédits que la banque fait, le déposant ne perd
pas son
capital qui est garanti par l'établissement.
De plus, en cas de défaillance de la banque, la
législation prévoit l'indemnisation des déposants par un fond de
garantie des dépôts.
- Voir notre article : Protéger son patrimoine
d'une faillite bancaire
Certes,
un déposant ne profite pas directement de la rentabilité que fait la
banque car il est rémunéré selon un taux d'intérêt mais il ne supporte
pas le risque. L'intermédiation
financière fait porter le
risque à l'intermédiaire.
Les placements intermédiés bénéficient donc
de deux écrans de protection.
1- Le premier écran est l'intermédiaire
lui-même. En cas de pertes financières de ce dernier, les placements
intermédiés ne sont pas touchés au niveau du capital sauf cas de
faillite.
Seule la rémunération peut être éventuellement abaissée. Il y a
transfert du risque de l'épargnant sur l'intermédiaire.
2- Le second écran est le fond de garantie
des dépôts (FGD) ou le fond de
garantie des assurances de personnes
(FGAP)
financés par les banques, les assureurs et par l'Etat en dernier
recours. Il intervient en cas de faillite des intermédiaires (attention
aux conditions et plafonnements de ces garanties). Il y a transfert du
risque des épargnants et des intermédiaires sur les fonds de garantie
ou l'Etat.
En cas de crise, les placements intermédiés sont donc un bon outil pour sécuriser son patrimoine financier.
Exemples
de placements intermédiés : épargne réglementée et non
réglementée,
fond euros des contrats d'assurance vie (effet cliquet).
2- Privilégier les placements
désintermédiés en période d'expansion et de forte visibilité :