Etapes
à respecter d'amont en aval (et non l'inverse) !
1-
Etudier le marché et le secteur de l'investissement sur sa
base fondamentale :
- Perspectives
à court, moyen et long terme.
2-
Etudier le ratio rendement/risque :
- Plus
le rendement sera élevé plus le risque le sera
également, ne jamais oublier ce principe.
Il
n'existe pas
de fort rendement sans risques. A contrario, la sécurité
de votre investissement sera accompagnée d'un rendement moins
élevé.
Avant de faire un choix, vous devez donc toujours vous assurer que le ratio rendement/risque est supérieur ou égal à 1.
Dans le cas contraire, cela signifie que le risque est trop élevé par
rapport au rendement. N'oubliez pas de calculer l'espérance de
rendement et/ou de risque si ils sont potentiels et non effectifs. Pour
plus de détails :
- Voir notre article : L'investissement, le ratio universel
Graphique de ratio Rendement/Risque

Exemple :
Sur
le marché des obligations, ce ratio est très souvent utilisé. Plus le
risque de défaut d'un émetteur est important, plus les investisseurs
demanderont un rendement élevé pour compenser le risque pris. Il s'agit
de la prime de risque.
C'est pourquoi les obligations privées sont souvent rémunérées à un
taux supérieur à celui des obligations d'état. En effet, plus le risque
sera élevé plus la prime de risque (écart de taux) sera élevé. Mais il
faut bien vérifier que le taux de rendement proposé soit suffisament
élevé pour compenser le risque. C'est à vous d'apprécier si la prime de
risque est assez élevée par rapport au risque que vous prenez.
Si
les obligations d'état ont un taux nominal de rendement de 4% (Moyenne
des taux longs OAT tec 10 en 2010), il serait normal pour un
établissement de crédits ou une entreprise publique, de proposer un taux
légèrement supérieur à 4% compris entre 4,5% et 5%. En revanche pour
une entreprise de plus petite taille, un taux compris entre 5% et 10%
serait approprié et tout à fait logique.
Notion du taux nominal et du taux réel :
Cette
notion est très importante pour déterminer le vrai rendement d'un
placement (valable également pour un emprunt). Le taux nominal est le
taux de base ne tenant pas compte de l'inflation. Il faut donc calculer
à partir du taux nominal le taux réel.
A partir de l'équation de Fisher : i = r + ¶ (
i : taux nominal, r : taux réel, ¶ : taux d'inflation), on peut
approximativement, lorsque le taux d'inflation est relativement faible, calculer le taux réel de la manière suivante :
r = i - ¶
Si le taux d'inflation est élevé, la formule suivante est plus précise :
r = [(1+i) / (1+¶)] - 1
Exemple :
Placement
obligataire à taux fixe de 4% (taux nominal) sur 5 ans. Le taux
d'inflation par an est de 2% sur les 5 ans, soit 10% au bout de 5 ans.
Le capital placé de départ est de €10, 000.
Vous récupérez au bout
des 5 ans le capital de départ de €10, 000 augmentés des différents
coupons versés depuis 5 ans, soit au total €2000. Le taux d'inflation
de 2% par an a fait augmenter les prix d'environ 10%. Un bien que vous
auriez pu acheter avec les €10, 000 il y a 5 ans vaut à présent 10% de
plus, soit €11, 000. Vous avez donc perdu €1000 de pouvoir d'achat. La
valeur réelle de votre capital n'est plus de €10, 000 mais de €9000 au
bout de 5 ans. Le pouvoir d'achat de départ était donc de €10, 000,
celui d'arrivée est de €9000 + €2000 = €11, 000. Sur les €2000, €1000
ont compensé l'inflation et les €1000 restants ont réellement valorisé
votre capital. Vous avez donc récupéré au total en valeur nominale €10,
000 + €2000, soit €12, 000, mais la valeur réelle est en fait elle de
€11, 000.
Le taux réel du placement par an est donc approximativement de 4% - 2%, soit 2%.
Même
si le taux futur d'inflation ne peut pas être prévu longtemps à
l'avance, vous devez néanmoins faire une estimation de son évolution, à
partir des éléments connus de la vie économique et des politiques
monétaires. Plus le placement aura une échéance longue, plus le risque
d'une mauvaise estimation est élevé. C'est pourquoi le rendement doit
être lui aussi plus élevé. Calculez l'espérance des taux d'inflation en
fonction des probabilités que vous estimez (moyenne des taux
d'inflation avec vos probabilités en pondération).
Exemple :
Les obligations à taux fixe sont particulièrement sensibles à l'évolution de l'inflation et des taux directeurs.
Si
vous décidez de prendre des obligations à taux fixe de 3% sur 10 ans et
que le taux d'inflation approche les 6%, les taux directeurs seront
relevés pour palier à la hausse des prix, par conséquent les taux longs
suivront la même tendance. Les nouvelles obligations seront rémunérée
mécaniquement à plus de 3%. Votre placement perdra de la valeur sur le
marché secondaire si vous n'attendez pas l'échéance, et même si vous
attendez cette dernière, la valeur du capital remboursé perdra de sa
valeur à cause de l'inflation. Sans compter le fait que vous passez en
attendant à côté d'opportunités plus rémunératrices (immobilier,
actions, obligations à rendement plus élevés...).
Conseil :
Ayez
toujours en tête, lorsque vous investissez, de prendre en compte
l'évolution future du taux d'inflation (espérance des taux d'inflation). Ainsi le pouvoir d'achat de
votre patrimoine sera en partie maintenu ou dans le meilleur des cas
augmentera. N'oubliez pas qu'en période de déflation (inflation
négative), votre patrimoine financier (Epargne et Liquidités) aura au
contraire tendance à gagner en pouvoir d'achat.
3-
Prise en compte de l'investissement dans votre patrimoine :
-
Est-il utile à la diversification de votre patrimoine ?
- Avez-vous
déjà ce type de placement ?
4-
Fiscalité de l'investissement :
-
En dernier ressort, la fiscalité doit être étudiée. Cet investissement
va t-il alléger ou alourdir vos
impôts ?
Conclusion
:
Un
investissement doit être intégré dans un
patrimoine après avoir passé toutes ces étapes :
1- Fondamentaux du marché
2- Rendement et risques potentiels, diversification
du patrimoine
3- Fiscalité
Beaucoup de ménages prennent ce
schéma dans l'autre sens. Ils se focalisent en priorité sur les impôts
qu'ils paieront en moins sans regarder le plus important. Ce phénomène
est d'ailleurs encore plus fréquent chez les ménages à fort revenus,
pressés de baisser leur impôts. Les ménages à faibles revenus seront
plutôt piégés par le surendettement (consumérisme fort).
Schéma récapitulatif

Arrive alors le danger de la course à la
défiscalisation