Politique
monétaire et balance commerciale
Une monnaie forte dans les pays
développés soutient temporairement l'économie :
La
politique monétaire de certains pays consistant à maintenir des taux
bas, est utile pour disposer d'une monnaie faible et donc
augmenter la part de ses exportations.
Ainsi les autres pays (clients
potentiels), disposant d'une monnaie
plus forte,
seront intéressés pour
importer les produits plutôt que de les produire sur place. Lorsqu'un
pays importe un produit, la facture est payée dans la devise du pays
exportateur. Cette stratégie est
utilisée le plus souvent par les pays en développement dont le niveau
de vie des populations n'est pas assez élevé pour
créer une demande interne suffisante (parfois utilisée en période crise
pour relancer la croissance). Ces pays tirent
donc leur croissance de la demande
internationale et donc de la
consommation étrangère. C'est pourquoi le taux d'inflation y est
souvent très élevé, les dirrigeants préfèrant laisser courir
l'inflation par une politique monétaire de taux bas en échange d'une
monnaie faible et donc compétitive. Ce qui a pour conséquences, des
taux
bas, un crédit bon marché, une forte inflation, un taux de croissance
élevé et une population pauvre mais avec beaucoup d'emplois (exemple :
Chine).
A
contrario, les pays développés tirent souvent leur croissance de la
consommation interne
(exemple : Etats Unis et Europe). La population
étant relativement aisée, le consumérisme y est très développé. Ces
derniers profitent souvent d'une monnaie plus forte pour importer les
produits et satisfaire à bas coûts la demande interne. Mais en
contrepartie, les taux doivent être plus élevés dans ces pays pour
préserver une monnaie forte et donc soutenir l'économie mondiale par
une forte demande. Ceci a pour effet
pervers de réduire la part
des exportations et donc la compétitivité
des pays développés. Les
crédits y sont moins bon marché, l'inflation moins élevée et la
croissance grippée.
Conclusion :
Les pays développés ont besoin des pays
en développement en tant que
producteurs à bas coût (taux bas) pour satisfaire leur demande interne,
et les pays en développement ont besoin en retour des pays développés
en tant que clients à fort pouvoir d'achat (taux élevés). Mais à terme,
cela peut créer un déséquilibre
si le pouvoir d'achat des populations
riches s'érode. En effet, la production
et l'emploi
sont délocalisés
des pays
développés vers les pays en développement. Les populations riches,
malgré la possession d'une monnaie forte soutenue par une politique
monétaire de taux élevés, finissent à terme sans emploi. En effet, la
production n'étant plus dans ces pays, le chômage augmente.
Ils ne
peuvent
plus consommer et grippent le système commercial. C'est ce que l'on
peut voir en ce
moment avec la crise. Il n'y a plus personne pour consommer (exemple :
pétrole des pays de l'OPEP ou textile de la Chine). L'écart de la
valeur des monnaies entre les pays
qui produisent et ceux qui consomment est trop important. Si il
permet une solvabilité
des consommateurs au niveau de leur monnaie, il réduit la compétitivité
et donc la création d'emplois dans ces mêmes pays. Une monnaie moins
élevée dans les pays développés permettrait de faire revenir en
partie, la production et donc l'emploi. A
nouveau, la consommation dans ces pays pourrait revenir. Mais il
faudrait que la population dans les pays en développement voient quant
à eux leur
niveau de vie augmenter pour pouvoir consommer les produits de leur
propre pays et des pays étrangers. Pour cela une meilleur répartition
de la richesse serait nécessaire, ce qui est peu probable pour le
moment.