Calculer
le revenu foncier imposable sur sa déclaration 2044 (déclaration au régime réel)
D'une
manière générale, cela revient à faire un
compte de résultat, à savoir :
Total
des produits - Total des charges = revenu foncier à déclarer
case BA
ultérieurement sur la déclaration 2042.
Les
règles fiscales ont légèrement changé
sur la manière de calculer, mais en définitive le
résultat est le même.
- Avant,
tous les produits devaient être mis dans le total des recettes
(remboursement de la TOM, provisions pour charges, partie des travaux
pris en charge par le locataire...), et par conséquent les
charges étaient déclarées pour leur valeur
totale et non réelle.
- Maintenant,
vous déclarez uniquement les loyers bruts dans les recettes et
vous déclarez les charges non pas pour le montant total mais
réel.
Exemple
:
Vous payez €800 de taxe foncière et votre locataire
vous rembourse la TOM (taxe d'ordures ménagères) de €180.
- Avant,
les 180 étaient déclarés dans les produits, et
vous mettiez 800 dans les charges.
Produits : 180
Charges :
800
- Maintenant,
vous ne déclarez que dans les charges 800-180 = 620.
Produits
: rien
Charges : 620
Ce
qui revient au final au même, vous avez moins de produits, mais
du coup moins de charges à déduire.
Une fois vos
produits et charges déclarés sur la déclaration
2044
comme expliqué ci-dessus, vous faîtes la différence,
vous trouvez soit un bénéfice si le résultat est
positif, soit un déficit si ce dernier est négatif.
Ce
résultat, vous devez le déclarez dans votre déclaration
2042
en case BA
en cas de bénéfice.
Ce revenu foncier net se rajoute
naturellement à votre revenu fiscal de référence.
Il
est soumis à votre imposition progressif sur le revenu et également aux 12,1% de
prélèvements sociaux, qui eux seront payés séparement sur votre avis de CSG CRDS.
Exemple :
Bénéfice de € 10, 000 pour l'année.
Vous
devrez ajouter €10, 000 case BA. Ils s'ajouteront à votre revenu fiscal
de référence. Ils seront imposés de la même manière que vos autres
revenus. Par contre ils seront ajoutés également à vos autres revenus
soumis à la CSG CRDS au taux fixe de 12,1% sur votre avis de
prélèvements sociaux. Vous paierez sur vos revenus fonciers €1210 de
prélèvements sociaux.
*
Attention
: (période d'imposition), les recettes brutes doivent s'entendre des
sommes encaissées au cours de l'année de l'imposition, même si elles se
rapportent à une autre période (exemple : loyers payés d'avance ou
loyers dont le paiement a été différé), ou de la valeur des avantages
en nature dont le bailleur a joui au cours de la même année.
* Attention
: (travaux réalisés avant une location ou entre deux locations), ils
peuvent être déduits à la condition que le bien soit loué ou reloué
rapidement après la réalisation des travaux (inférieur à un an).
*
Attention
: (travaux réalisés par soi-même ou par une société), si les travaux
sont réalisés par une société, vous pouvez déduire la totalité de la
facture (matériaux + main d'oeuvre) pour le montant TTC. Si vous
réalisez vous-même les travaux, seuls le montant TTC des matériaux
achetés pour réaliser les travaux peut être déduit. Par conséquent,
vous ne pouvez pas déduire votre main d'oeuvre. Dans les deux cas,
pensez à conserver les factures.
*
Attention
: (bien détenu en indivision), les indivisaires doivent déclarer les
produits et les charges en proportion de leur quote-part dans
l'indivision. Si les produits réellement encaissés et les charges
réellement décaissées sont différents de la quote-part indivise, vous
devez tout de même déclarer les produits et les charges à hauteur de
votre quote-part juridique et non réelle.
C'est
pourquoi nous vous déconseillons d'encaisser moins que votre quote-part
car vous seriez doublement perdant. D'une part, vous encaissez moins
que vos droits dans l'indivision mais d'autre part, vous devrez
déclarer quand même les recettes correspondantes à votre quote-part. De
même, nous vous déconseillons de décaisser plus que votre quote-part,
vous seriez également doublement perdant. D'une part, vous décaissez
plus que vos obligations dans l'indivision mais d'autre part, vous ne
pourrez pas déduire plus que votre quote-part !
Déficit
foncier :
En
cas de résultat
négatif
entre vos recettes et vos charges, votre déficit sera
automatiquement
imputé à votre revenu global de l'année, puis si
cela ne suffit pas, imputé sur les revenus fonciers des années
suivantes.
L'imputation du déficit n'est
pas une option,
elle est automatique. Elle est définitivement
acquise
si le bien est loué pendant
3 ans
jusqu'au 31/12 de la 3ème année à partir de
l'année d'imputation.
Si le bien est revendu ou qu'une
vacance locative est trop longue, cette imputation sera réintégrée
pour l'année d'imputation, vous aurez une annulation de
l'imputation.
Conseil
:
Si
vous avez un déficit, il est plus prudent de ne pas le
considérer, car vous pouvez très bien être obligé
de revendre le bien avant l'acquisition définitive de
l'imputation (3 ans) ou avoir une vacance locative que vous
n'arriverez pas à justifier aux impôts... Faites comme
si cette imputation n'existait pas et comme si vous pouviez être
redevable à tout moment des impôts correspondants.
De
plus, le
déficit volontaire
pour faire baisser vos impôts est dangereux. En effet, un déficit vous permet de
réaliser des travaux à moindre coût,
mais vous seriez incité à faire plus de travaux qu'il
ne faut sous pretexte que vous ne les payez pas le prix réel
sans vous demander si ces travaux valorisent réellement votre
bien pour sa revente. Faire des travaux moins chers ne veut pas dire
que ces travaux auront un réel retour
sur investissement
lors de la vente. Faites donc des travaux utiles pour une
réelle valorisation
(remise aux normes électriques, plomberie, sécurité...).
Réinvestir ses revenus fonciers dans des travaux n'est pas
toujours rentable. Imaginez une entreprise qui réinvestirait
ses gains dans la réfection de nouveaux bureaux alors que les
clients ne viennent jamais dans les lieux, cela ne permettra pas un
meilleur chiffre d'affaire, préférez un autre
réinvestissement dans la communication ou l'emploi. La même
règle s'applique pour la location, certains travaux
valoriseront et vous permettront d'augmenter le loyer et de vendre
plus cher votre bien, d'autres non.
Les travaux que vous payez
moins chers, vous les payez quand même ! Il serait regrettable
pour vous de ne pas vous rembourser lors de la cession du
bien...
Exemple
:
Vous avez €5000 de revenus fonciers et vous souhaitez créer
un déficit de €10 000, vous êtes imposé à
30%.
Vous dépensez donc €15 000 en frais et
travaux.
En enlevant 10 000 de votre revenu, vous vous appercevez
que vous restez sur la même tranche de 30%.
Vous économisez
donc 15 000 * 30% = 4500 + CSG CRDS non payé car pas de
revenus fonciers, il serait de 12,1% sur 5000 si vous ne créez
pas de déficit, soit économie de 605
En tout
vous écomisez en impôts : 4500 d'IR (1500 sur les 5000
et 3000 sur les 10 000) + 605 en CSG CRDS soit €5105
Vos
travaux et charges de €15 000 vous coûtent réellement
15 000 - 5105 soit €9895.
Si vos revenus annuels sont de
85 000 (dont 5000 de revenus fonciers) en couple au total, vous
arrivez à (80 000 *90% (abattements sur salaires) +
5000)*30%-(5462.23*2) = 12176 +12,1%CSG CRDS sur 5000 soit un total
de 12176+605= 12781.
Avec (travaux de 15 000) déficit
de 10 000, vous arrivez à (80 000*90% - 10
000)*30%-(5462,23*2) = 7676.
Vous économisez donc
12781-7676 = 5105.
Vos revenus dans le premiers cas sont de 85
000-12781 = 72219.
Dans le second cas de 70000-7676 = 62324 +(15
000 en valeur travaux).
Si vous considérez que votre
retour sur investissement lors de la vente du bien sera égal
ou supérieur à 15 000-5105= 9895 (valeur réellement
payé en comptant la déduction d'impôt), alors le
déficit est rentable, dans le cas contraire si vous ne vendez
pas votre bien plus cher de 9895, vous aurez mieux fait de ne pas
faire de déficit et d'encaisser vos 5000*57,1% = 2895 net
d'impôts.
Effectivement
vos travaux vous reviennent beaucoup moins chers, mais êtes-vous sûr que votre bien sera au moins valorisé à
9895 de plus en cas de revente ? Tout dépend des travaux
réalisés...
Dans le cas contraire, vous aurez perdu
de l'argent dans des travaux inutiles même payés moins
chers...
De plus, l'exemple est pris sur une tranche d'imposition élevé,
l'économie serait moindre sur une tranche plus faible.
C'est
pourquoi le déficit foncier est un moindre mal quand il est
inévitable (travaux d'entretien ou de normes locatives...) car
vous pouvez compenser une partie des frais en économie
d'impôts, mais pour valoriser votre patrimoine, c'est une autre
affaire !
Nous conseillons pour faire du déficit
foncier et donc de la défiscalisation de privilégier
les biens en mauvais état ou monuments historiques, car vos
travaux payés moins chers grâce à l'économie
d'impôts auront un effet de levier beaucoup plus élevé
que pour un bien en bon état.
Vous pourrez ainsi avec
quelques travaux réalisés, multiplier la valeur de
votre bien de départ.
Conseil :
Donc
avoir une tranche d'imposition élevée (économie
d'impôts plus grande) et faire les travaux sur un bien en mauvais état sont les
deux conditions nécessaires pour avoir un retour sur
investissement de votre déficit foncier.